La loi française exclut en principe la plupart des travaux réalisés sur la résidence principale du champ des déductions fiscales. Pourtant, certains dispositifs permettent ponctuellement de bénéficier d’avantages, à condition de respecter des critères techniques et administratifs stricts. Les aménagements pour personnes à mobilité réduite, l’installation d’équipements favorisant les économies d’énergie ou encore certains travaux liés à la transition énergétique ouvrent droit à des aides ou des crédits d’impôt spécifiques.
Des exceptions subsistent pour la résidence secondaire, sous réserve de respecter les conditions d’éligibilité propres à chaque mesure. Le paysage fiscal reste mouvant, en raison de l’évolution régulière des dispositifs d’aide.
Travaux et impôt sur la résidence principale : ce qu’il faut savoir en 2024
En matière de résidence principale, le système fiscal français se montre particulièrement strict : aucune déduction directe n’est prévue sur l’impôt sur le revenu pour les travaux réalisés par l’occupant. Cette règle ne souffre guère d’exception : seuls les propriétaires qui proposent leur bien à la location profitent de la déduction des charges. Pour les autres, toute dépense liée à l’entretien, à la réparation ou à l’embellissement du logement n’offre aucun relais du côté de la défiscalisation classique.
Cependant, le cadre change dès lors que les travaux s’inscrivent dans une logique d’amélioration de la performance énergétique du logement. On pense ici au remplacement d’une chaudière ancienne par une pompe à chaleur, à l’isolation renforcée des combles ou au changement de fenêtres. Ces opérations peuvent donner accès à des aides, tel MaPrimeRénov’, accessible selon le niveau de ressources et la nature des équipements. La logique n’est plus celle d’une déduction d’impôt, mais d’une subvention ou d’un accompagnement financier qui vient alléger la facture.
Autre piste à explorer : la TVA à taux réduit. Certains travaux répondant à des critères précis (amélioration, transformation, aménagement) profitent d’une TVA à 5,5 % ou 10 %, à condition que le logement ait plus de deux ans. Ce dispositif ne s’apparente pas non plus à une déduction d’impôt mais impacte directement le coût global du chantier, ce qui change la perspective pour le propriétaire.
Quant aux équipements pour l’accessibilité (monte-escalier, salle de bains adaptée…), ils ne donnent plus droit à un crédit d’impôt depuis 2020. D’autres aides existent néanmoins, notamment via l’ANAH ou certaines collectivités locales. Il reste donc indispensable de bien vérifier la nature des dépenses, de se conformer aux démarches administratives et de s’assurer du respect des conditions pour espérer bénéficier d’un avantage fiscal.
Quels types de travaux peuvent ouvrir droit à une déduction fiscale ou à des aides ?
Pour une résidence principale, la liste des travaux éligibles à un avantage fiscal ou à une aide publique est clairement délimitée. L’État concentre ses efforts en priorité sur l’amélioration de la performance énergétique du logement. Isolation, systèmes de chauffage performants, ventilation efficace : ce sont ces travaux de rénovation énergétique qui permettent d’activer des dispositifs comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-prêt à taux zéro, sous réserve d’éligibilité.
Liste des catégories de travaux concernées
Voici les principales catégories de travaux qui peuvent donner accès à des aides ou à un accompagnement fiscal :
- Travaux d’amélioration énergétique : isolation des murs, des toitures, des planchers bas ; installation ou remplacement d’un système de chauffage performant ; pose de fenêtres à double vitrage.
- Travaux d’adaptation du logement : aménagement pour la perte d’autonomie ou le handicap (douche accessible, rampe, etc.). Attention : le crédit d’impôt spécifique a disparu en 2020, seules des aides ciblées comme celles de l’ANAH sont encore disponibles.
- Travaux d’entretien et de réparation : réfection de toiture, ravalement de façade… Ces dépenses ne sont pas déductibles pour une résidence principale. Toutefois, leur coût peut être diminué grâce à la TVA réduite (5,5 % ou 10 % selon les cas et l’ancienneté du bien).
La possibilité de faire valoir une déduction d’impôt travaux sur sa résidence principale demeure donc très encadrée. Seules des situations précises, liées à l’amélioration énergétique ou à l’adaptation à la perte d’autonomie, ouvrent la voie à un crédit d’impôt ou à une aide. Les propriétaires ont tout intérêt à bien cerner la nature des dépenses engagées et à conserver tous les justificatifs nécessaires pour accéder à ces dispositifs.
Zoom sur les dispositifs phares : MaPrimeRénov’, crédit d’impôt, TVA réduite et autres solutions
Parmi les dispositifs actuels, MaPrimeRénov’ occupe une place centrale. Cette aide a pris le relais de l’ancien crédit d’impôt transition énergétique (CITE) et s’adresse maintenant aux propriétaires occupants, aux bailleurs et aux copropriétés. Le montant de la prime varie selon la catégorie des travaux éligibles, le niveau de performance énergétique recherché et le revenu fiscal du foyer. Pour en bénéficier, il est impératif de choisir un artisan RGE pour réaliser les travaux.
Le crédit d’impôt pour la résidence principale subsiste désormais uniquement pour les travaux d’adaptation en faveur des personnes âgées ou en situation de handicap. Dans ces cas, il couvre jusqu’à 25 % des dépenses, dans la limite de 5 000 euros pour une personne seule, 10 000 euros pour un couple.
La TVA réduite constitue une autre piste intéressante. Les travaux d’amélioration énergétique bénéficient d’un taux de 5,5 %, tandis que d’autres travaux de rénovation profitent d’un taux de 10 %. Ces taux sont appliqués directement sur la facture de l’entreprise, sous réserve que le logement ait plus de deux ans.
Quelques dispositifs spécifiques existent pour des situations bien définies, comme la loi Denormandie dans l’ancien (en cas d’investissement locatif), le déficit foncier pour les bailleurs au réel, ou les régimes particuliers de la loi Malraux et de la loi Monuments Historiques dans le cadre d’opérations patrimoniales. Mais pour une résidence principale, le cœur des dispositifs repose sur la rénovation énergétique et l’accessibilité, avec un socle d’avantages fiscaux resserré mais lisible.
Être bien accompagné pour maximiser ses avantages fiscaux lors de ses travaux
Engager des travaux de rénovation énergétique dans sa résidence principale demande de la méthode et une vigilance constante. Les règles du jeu évoluent fréquemment, rendant l’appui d’un professionnel quasiment indispensable pour éviter les mauvaises surprises lors de la demande d’aides. Pour MaPrimeRénov’, la TVA réduite ou le crédit d’impôt pour l’adaptation, le recours à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) s’impose comme un passage obligé.
Les démarches administratives, souvent jugées complexes, découragent parfois les propriétaires. Pourtant, des solutions existent : les conseillers France Rénov’, les bureaux d’études spécialisés, ou les associations locales accompagnent la réflexion, du diagnostic de performance énergétique à la constitution du dossier d’aide. Anticiper reste la clé, car le calendrier des travaux et des demandes influence directement l’accès aux aides. Un audit énergétique, souvent subventionné, aide aussi à cibler les actions à mener en priorité et à maximiser l’impact fiscal et énergétique des travaux.
Pour éviter les pièges, quelques réflexes s’imposent :
- S’assurer que l’entreprise choisie possède bien les qualifications requises.
- Conserver tous les documents justificatifs : factures, attestations RGE, diagnostics techniques.
- Respecter scrupuleusement l’ordre des démarches administratives : ne jamais démarrer les travaux avant d’avoir obtenu l’accord de principe, au risque de perdre tout avantage fiscal.
Réussir son projet, c’est parvenir à orchestrer efficacement les intervenants, les financements et le calendrier. Les dispositifs existants, crédit d’impôt, MaPrimeRénov’, taux de TVA réduite, peuvent parfois être combinés, mais chaque règle de cumul impose sa logique et ses limites. Se faire accompagner par un professionnel compétent reste la meilleure voie pour garantir la sécurité fiscale de l’opération et donner à sa rénovation toute la portée qu’elle mérite.
En somme, choisir d’améliorer sa résidence principale, c’est aussi miser sur un environnement plus sobre et sur un patrimoine valorisé. Les règles fiscales changent, les aides évoluent, mais l’enjeu reste le même : transformer le logement, pour soi et pour demain.


