À Lyon, le périmètre de la Confluence concentre plus d’un quart des investissements publics dédiés à la rénovation urbaine sur la dernière décennie. Les permis de construire y affichent une progression supérieure à la moyenne métropolitaine, tandis que la densité de population connaît une hausse inédite dans le paysage local.
Les choix opérés sur ce territoire interrogent la répartition des espaces, la mixité sociale et la préservation de l’environnement. Les arbitrages entre développement économique, exigences écologiques et besoins résidentiels cristallisent des positions parfois antagonistes.
Confluence à Lyon : un territoire en pleine mutation urbaine
Le projet Lyon Confluence s’impose comme un cas d’école du renouvellement urbain européen. Sur une vaste bande de 150 hectares au sud de la presqu’île, la Ville de Lyon et la Métropole de Lyon orchestrent, via la SPL Lyon-Confluence, la transformation d’anciennes friches industrielles en un quartier hybride et dynamique. L’idée ? Étendre le centre-ville lyonnais en y mêlant logements, bureaux, commerces, équipements publics et espaces verts, sans sacrifier l’un à l’autre.
Lancé au début des années 2000, ce chantier mobilise des architectes de renom, François Grether, Michel Desvigne, Christian de Portzamparc, Jakob et MacFarlane, pour façonner une ville où l’espace public prend des allures d’audace architecturale. Le quartier Sainte-Blandine et le secteur Perrache-Sainte Blandine en sont la preuve vivante, entre reconquête des rives du Rhône et de la Saône, et nouveaux usages urbains qui bousculent les habitudes.
Pour prendre la mesure de la transformation, quelques repères s’imposent :
- 150 hectares réaménagés sur la presqu’île lyonnaise
- Mixité de logements, bureaux, équipements publics et espaces verts
- La mixité sociale et fonctionnelle au cœur de chaque décision
Le musée des Confluences, véritable manifeste architectural, donne à voir cette nouvelle identité. Ancien territoire logistique devenu pôle culturel, le site symbolise le virage opéré. À la manœuvre, la SPL Lyon-Confluence orchestre un pilotage partagé, associant institutions, entreprises et habitants, dans une démarche d’expérimentation continue. Cette volonté d’innovation a valu à la ville de Lyon de nombreuses reconnaissances internationales, confirmant un positionnement avant-gardiste en matière urbaine.
Quels défis pour une rénovation ambitieuse et durable ?
La transformation du quartier Confluence va bien au-delà d’un simple rafraîchissement urbain. La SPL Lyon-Confluence, bras armé de la Ville de Lyon et de la Métropole, s’attache à faire converger ambitions environnementales, exigences sociales et gouvernance partagée. Le passé industriel du site laisse place à un terrain d’expérimentation pour la neutralité carbone, la sobriété énergétique et la gestion durable de l’eau. Acteurs publics et privés, dont Bouygues Immobilier, s’engagent dans des groupements comme Eurêka Confluence ou le DIVD (Démonstrateur Industriel pour la Ville Durable), sous l’œil attentif de la Commission européenne.
La pluralité des parties prenantes donne le ton. Collectivités, promoteurs, experts, citoyens et associations environnementales, telles que la LPO ou Arthropologia, s’associent dans des ateliers, consultations et dispositifs numériques pour façonner le projet, du dessin des espaces publics à leur gestion quotidienne.
La réussite du projet se joue aussi sur un triptyque : mixité sociale et fonctionnelle, logements accessibles et biodiversité urbaine. Les 150 hectares de Confluence se transforment en laboratoire vivant, où la gestion des déchets, les sols perméables, les corridors écologiques et les parcs nouveaux esquissent une urbanité revue et corrigée. Ce modèle a d’ailleurs été salué par plusieurs prix internationaux, dont les Green Solutions Awards 2019 et le Grand Prix International Quartier Durable.
| Objectifs | Partenaires | Leviers |
|---|---|---|
| Neutralité carbone, sobriété énergétique, biodiversité, gestion de l’eau | SPL Lyon-Confluence, collectivités, Bouygues Immobilier, associations | Innovation urbaine, concertation citoyenne, expérimentations DIVD/ Eurêka |
Habiter, travailler, vivre : les nouveaux usages et impacts pour les habitants
Dans Lyon-Confluence, la métamorphose des anciennes friches industrielles bouleverse le quotidien. Au carrefour de la presqu’île, logements, bureaux et infrastructures publiques coexistent, animés par la volonté de mixité sociale et de qualité de vie urbaine. La SPL Lyon-Confluence pilote un projet qui attire tour à tour nouveaux résidents, entreprises, artistes et commerçants. La présence de la résidence d’artistes 6b et du musée des Confluences en témoigne : ici, l’innovation urbaine se vit concrètement, entre espaces partagés, zones végétalisées et mobilités douces.
La transformation s’appuie largement sur la participation citoyenne. Ateliers, consultations publiques, plateformes numériques : les habitants et usagers ont voix au chapitre sur l’aménagement des espaces publics et la programmation des services. Cette gouvernance ouverte nourrit la diversité des points de vue et permet des arbitrages sur des sujets sensibles comme le logement accessible, la gestion des flux ou la préservation de la biodiversité locale.
La question de la mixité fonctionnelle se retrouve à chaque étape. Logements sociaux, bureaux, commerces de proximité, écoles : le quartier s’anime au fil des heures, au gré des différents usages. Si certains s’inquiètent d’une possible gentrification ou de l’accessibilité, d’autres saluent la valorisation des quartiers existants, l’arrivée de nouveaux jardins et la connexion renforcée avec le cœur de Lyon.
| Usages | Impacts |
|---|---|
| Habitat diversifié, activités économiques, espaces publics animés | Renouvellement urbain, attractivité, débats sur la mixité et l’inclusion |
À la Confluence, la ville façonne son avenir sur les traces de son passé industriel. La question reste entière : jusqu’où pousser la transformation sans perdre l’âme du lieu ? À chaque nouvelle construction, c’est tout un équilibre qui se joue, entre audace et vigilance citoyenne.
